Stéphane Delavallade – Aux origines


S. Delavallade

/ Aux Origines / Evocation Provençale / La montagne


Aux Origines

Imaginez un seul et unique continent sur terre entouré d’une énorme masse d’eau, un océan gigantesque !

Imaginez ce supercontinent soumis à un climat accablant, constamment très chaud et très humide, avec une atmosphère plus riche en oxygène qu’aujourd’hui, et sous la forme d’un immense marécage permanent !

Ce supercontinent a existé sur terre pendant une période de 60 millions d’années (- 360 MA à – 300 MA avant notre ère, à l’ère Paléozoïque) ; il s’appelait la Pangée, entouré par l’océan Panthalassa, et la période en question fut le Carbonifère.


Panorama du Carbonifère

Les mousses et les fougères existaient déjà sur la terre, de même que les prêles. Elles avaient des proportions monstrueuses par rapport aux végétaux existant aujourd’hui : elles étaient arborescentes, avec plus de 30 mètres de hauteur, et poussaient en rangs serrés, les pieds dans l’eau. Mais elles furent au fil du temps rejointes puis supplantées par les premiers arbres véritables, à écorces et à graines, des conifères archaïques dont il nous reste seulement quelques représentants. Mais quels représentants étonnants !

le pin wolémie (Wolemia nobilis), dont quelques spécimens seulement vivent encore au fond d’une vallée perdue des « Alpes » australiennes

le Ginko biloba, originaire de Chine, encore appelé arbre aux 40 écus, aux étonnantes feuilles jaune or en rosettes, et résistant aux conditions climatiques les plus extrêmes

l’Araucaria auraucana, subsistant dans les montagnes de la cordillère des Andes chilienne, aux étonnantes feuilles piquantes enchâssées les unes dans les autres, d’où son autre nom de « désespoir des singes »

le Cryptomeria japonica, originaire du japon, qui ressemble au séquoias actuels, en plus petit

le Metaséquoia glyptostroboïdes, ancêtre des séquoias, les plus grands arbres du monde avec les eucalyptus, que l’on trouve dans les montagnes Rocheuses d’Amérique du Nord

Cette période fut aussi celle d’insectes monstrueux, volants (libellules), ou rampants (myriapodes), accompagnées par des tétrapodes : les ancêtres des amphibiens actuels, et les premiers reptiles.

Les scientifiques s’accordent à penser que pendant cette période il n’existait pas encore de microorganismes pouvant décomposer le bois et le végétal en général. C’est pourquoi la période connut l’accumulation d’énormes couches de matière végétale qui se fossilisèrent lentement. Les incendies « ont carbonisé » les forêts, et le vent aidant, les feux se sont propagés d’autant plus, ce qui a contribué encore à la sédimentation des matières organiques.

En s’enfonçant progressivement dans les profondeurs terrestres, sous l’effet de températures et de pressions de plus en plus élevées, la matière végétale se transforma en éléments carbonés : en tourbe, puis en lignite, ensuite en houille, puis en anthracite, et enfin en graphite ou charbon. Ce sont ces imposantes couches de charbon qui donnèrent leur nom à cette période : le carbonifère.

Ce charbon sera utilisé à outrance des millions d’années plus tard, au XIXème et au XXème siècle, lors de la révolution industrielle. Aujourd’hui une nouvelle révolution industrielle se prépare, avec l’utilisation directe du carbone végétal actuel (et non plus fossile), pour produire bioénergie et bioproduits.

Evocation Carbonifère

La composition réalisée en mars 2019 évoque le paysage d’alors, avec un Cycas révoluta, à croissance très lente, et une fougère d’intérieur Davalia canariensis. S’y ajoutent du lichen (Evernia prunastri), de la mousse des jardiniers (Pseudoscleropodium purum), et un fossile de fougère arborescente.

Conseils d’entretien :

◦ Exposer le terrarium à la lumière du jour, en évitant la lumière directe

◦ Arroser modérément une fois par mois
Attention : mieux vaut ne pas assez arroser que trop arroser ; risque de pourriture important !

◦ Humecter le feuillage une fois par mois

Composition extérieure :
Elle rappelle la flore carbonifère avec :
– des fougères du Japon
– une prèle du Japon
– un ginko
– un metasequoia
– de la mousse des jardiniers, du charbon de bois, un rocher sombre (un schiste)

Stéphane Delavallade juin 2019

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.